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Fazil Say au Théâtre des Champs-Élysées


> Sorties > Concert
Ecrit par Benjamin Viaud, le Jeudi 24 Janvier 2002, 18:05.


Le 12 et 13 janvier dernier Fazil Say présentait en première mondiale au TCE son troisième concerto pour piano, commandé spécialement par Radio-France. Je ne connaissais pas du tout Fazil Say auparavant, si ce n'est de nom et de réputation bien entendu. Mais j'étais curieux d'aller entendre ce jeune pianiste turc jouer son propre concerto, c'est un fait si rare aujourd'hui. Le reste du programme était de plus très alléchant : la délicieuse symphonie classique de Prokofiev et l'impressionnante et saisissante dixième symphonie de Chostakovitch.

En effet, il est rare aujourd'hui de voir des pianistes virtuoses qui soient aussi des compositeurs. Cela était assez courant à l'époque romantique (et même avant) où tous les grands virtuoses du piano (ou du violon) écrivaient aussi leurs propres concertos pour voyager de concerts en concerts. Je pense bien sûr aux grands noms de la musique : Liszt, Chopin, Alkan ou Rachmaninov par exemple. Mais la série de disques d'Hyperion consacrée aux concertos romantiques nous montre bien qu'un nombre impressionnant de virtuoses ont au moins une fois laissé un concerto de leur plume. Certes tous ces concertos ne sont pas des œuvres géniales qui ont révolutionné la musique, mais certains d'entre eux sont loin d'être négligeables et sont magnifiques à écouter, je pense notamment aux concertos de Scharwenka, Van Sauer, Paderewski, Medtner, Kullak, Litolff, Henselt, Rubinstein ou Mac Dowell pour ne citer qu'eux.

Il est peut-être dommage aujourd'hui de voir qu'un grand nombre de virtuoses ne sont plus du tout compositeurs, et vice versa qu'un grand nombre de compositeurs ne soient plus de grands virtuoses. Seuls quelques organistes comme Thierry Escaich échappent encore à cela.

Avec Fazil Say on a devant soi un véritable virtuose à la personnalité bien prononcée (même trop pour certains) et qui sans complexe écrit la musique qu'il a envie sans se poser de question esthétique ou musicologique. Son troisième concerto est une œuvre belle, directement accessible. Il parle ainsi de son style : "J'utilise tous les langages à ma dispositionénbsp;: musique tonale, jazz, musique turque, écriture dodécaphonique, mais je refuse à tomber dans un système. Je fais partie de ces artistes qui ont vu combien une certaine musique contemporaine a pu se séparer du public après la Seconde Guerre mondiale. Ou plutôt, j'arrive à un moment où cette séparation est derrière nous, où il nous faut prendre la mesure de l'héritage immense qui nous est légué. Et pour moi qui ai pied dans chacune des deux cultures, cet héritage est d'autant plus vaste."

Fazil Say a en effet pied dans deux cultures car il partage sa vie entre sa Turquie natale et New York. Et les événements du 11 septembre dernier l'ont profondément touché si bien qu'il révisa son troisième concerto pour remplacer le dernier mouvement, initialement prévu comme un final brillant mélangeant jazz et musique turque, par une méditation douloureuse.

Le premier mouvement, "Silence of Anatolia", est assez étrange et très libre de construction mélangeant poésie sonore, un grand crescendo et une note inlassablement répétée comme un fil conducteur.

Le second mouvement, "Obstinacy", est une véritable toccata mécanique à la manière de Prokofiev. Page très percutante qui, selon le dire de son auteur, reflète son caractère "obstiné". Il est construit comme un scherzo avec un trio central plus "calme", mais toujours aussi obstiné, où Fazil Say place sa main sur les cordes afin de produire un son proche d'une cithare avec son piano. Le mouvement se termine par une basse obstinée implacable. Cette page où est réuni l'essentiel de la virtuosité du concerto fut bissée lors des deux soirées.

Le troisième mouvement, "Ballad" est un grand épanchement lyrique. En écoute en aveugle j'aurais été prêt à l'attribuer à Rachmaninov tant l'influence du lyrisme suave et sensuel du "russe d'Hollywood" est patente. C'est vraiment un moment de toute beauté sans autre prétention que l'émotion pure.

Le final "Elegy" reprend la même thématique que celle du premier mouvement mais avec un caractère fantomatique troublant et d'une belle sensibilité. Ce dernier mouvement donne à tout le concerto une note sombre là où le final brillant initialement prévu aurait assuré un équilibre plus classique.

L'œuvre fut très chaleureusement applaudie par le public parisien, sous le charme de cette musique à la fois originale mais classique, percutante mais pas bruyante, lyrique mais pas rose bonbon, sombre mais sans pathos.

Le reste du programme, assuré par l'Orchestre National de France et Eliahu Inbal, naviguait dans des zones plus connues et fut magistralement exécuté.

Ce concert me donne envie en tout cas d'écouter les deux premiers concertos de Fazil Say, et cette fois-ci plus par plaisir que par curiosité.



Serge Prokofiev : Symphonie classique
Fazil Say : Concerto pour piano n°3 (création mondiale et commande de Radio-France)
Dimitri Chostakovitch : Symphonie n°10

12 et 13 janvier 2002, Théâtre des Champs-Élysées
Orchestre National de France, Fazil Say (piano), Eliahu Inbal (direction)

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Commentaires:



Quel article!


Ecrit par Romain le Samedi 26 Janvier 2002, 09:12


Je suis vraiment triste que l'on est pas partager ce concert ensemble. Comme d'habitude ta plume a su traduire l'ambiance et l'importance de ce concert. Franchement, la prochaine fois que tu as une idée comme ça, prévient nous!
En plus c'est toi qui écrira l'article. :)

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Re: Quel article!


Ecrit par SebK le Samedi 26 Janvier 2002, 10:30


oups, j'avais oublié de mettre à jour le nom de l'auteur... :)
désolé, j'y étais pas (j'aurais bien aimé, moi aussi !).

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Ecrit par Anonyme le Mercredi 19 Juin 2002, 12:44


J'y étais....aussi ! Tout simplement GENIAL ce Fazil! Je ne le connaissais pas mais depuis ce jour il fait partie de ma vie peut-on dire car ces concerti je les fredonne sans cesse! Ils sont en moi...

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fazil say


Ecrit par elvane le Jeudi 4 Novembre 2004, 21:37


bonjour,
êtes-vous informé sur un éventuel concert de Fazil Say à Paris ?
Merci d'avance pour votre réponse.
Elvane

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