« Les héros de cette pièce ne sont pas des pauvres, ni par leur caractère ni par leur vie quotidienne. Ce sont les citoyens d’un pays ruiné. »
Le théatre de la Colline m'a de nouveau séduit par une programmation originale et musclée. Humour noir, désespoir coloré, gaieté alarmante. La qualité des répliques de cette piève vaut vraiment le détour. Mon manque d'aisance avec notre belle langue m'encourage à ne pas en dire plus, mais à laisser la parole à la voix officielle (dixit : le site du théâtre).
Comment parler d’une société où la violence et la perversité sont devenues les réflexes de survie ? Biljana Srbljanovic, jeune auteur yougoslave, part de l’idée que les enfants disent ce que les adultes pensent. Elle met en scène quatre enfants qui jouent aux adultes. Malheureusement, leur jeu est profondément marqué par la réalité.
La vie devenue survie engendre la violence inexplicable et gratuite. À travers onze tableaux, qui rythment la pièce, l’agressivité des personnages dévoile l’extrême impuissance de l’être humain face aux bouleversements politiques, qui, un jour, peut-être, seront qualifiés d’historiques. La fiction et « le jeu d’enfants » s’inscrivent ainsi dans une dimension documentaire. L’absurdité du réel dépasse l’imaginaire le plus pervers.
Avec un humour noir et grinçant, mais aussi avec beaucoup de sympathie pour ses personnages, Biljana Srbljanovic témoigne de son temps et de sa génération dont le seul choix est partir ou « lâcher ».
Histoires de famille - Texte Biljana Srbljanovic - Texte français Ubavka Zaric en collaboration avec Michel Bataillon - Mise en scène André Wilms
THEATRE NATIONAL DE LA COLLINE - 15, rue Malte-Brun - 75020 Paris (Métro Gambetta / Bus 26, 60, 61, 69, 102)
Petit Théâtre
Jusqu'au 14 avril (du mercredi au samedi à 21h00, mardi 19h00, dimanche 16h00).
Plein tarif 24,5€ (160,71F), le mardi 17€ (111,51F), moins de trente ans 12€ (78,71F).
|