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STAGE D'INITIATION AU THEATRE
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programmation de contes au Théâtre de l'Écho
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"Bent", Molière 2002 de la meilleure pièce au répertoire
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> Théâtre >
Ecrit par 9mikal, le Dimanche 24 Novembre 2002, 19:53.
À noter dans vos agendas, l'unique représentation le dimanche 1er décembre 2002 à 15h00 au théâtre des Hauts-de-Seine à Puteaux (Métro Esplanade de la Défense ou Grande Arche) de Bent, Molière 2002 de la meilleure pièce au répertoire. Pièce de Martin Sherman.
Pour réserver, il suffit d'appeler au 01 46 92 94 77 de 14h30 à 19h30.
L'histoire : le 1er juillet 1934, au lendemain de la "nuit des longs couteaux", Max et Rudy fuient à Berlin pour échapper aux SS. Arrêtés, accusés d'homosexualité, ils sont condamnés et déportés. Max, qui se retrouve seul à Dachau, fait la connaissance de Horst qui va le conseiller.
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> Théâtre >
Ecrit par SebK, le Mardi 11 Juin 2002, 19:46.
La Compagnie du Berger à l’Aktéon
Créé en Picardie en début d’année, le dernier spectacle de la Compagnie du Berger fait maintenant son entrée à Paris. L’Aktéon est une petite salle tout à fait recommandée pour ce spectacle en huis clos dans un appartement en travaux, un peu étroit, comme un aquarium où le dramaturge Olivier Mellor plonge ses poissons pour les regarder tourner en rond.
On observe ces trois personnages qui évoluent entre les cloisons qu’ils sont en train de retaper, de transformer, dans un état instable et transitoire. Le jeune couple qui emménage, et l’ami. L’ami est là pour les aider. Pour leur tenir compagnie. Ou pour les encombrer ? Leur mettre des bâtons dans les roues ? En tout cas il est là.
Trois personnages ordinaires, donc. Immergés dans leur quotidien. Mais il suffit d’un incident pour tout ébranler… C’est de la comédie, on ne sait pas ce qui est vrai ou faux, on ne sait pas trop à qui se fier, et la tension qui en résulte est saisissante. Dès lors que l’imprévu se glisse sur la scène, tout peut arriver. On reste en équilibre. Sur un fil. Prêt à basculer dans la farce ou dans la tragédie. Pour un malentendu, une maladresse, ou une blague à l’humour douteux.
La retape est le 13ème spectacle de la Compagnie du Berger. Fondée en 1992, la troupe a monté notamment Schnitzler, Wedekind, Pinter, ainsi que les précédentes pièces d’Olivier Mellor : Après la pluie vient le beau temps et Je suis un peu lâche (comme tout le monde). Depuis 2002, la Compagnie du Berger est en résidence associée à l’Escalier du Rire, dans un esprit d’ouverture de ce café-théâtre d’Albert (80) à différentes formes d’expression théâtrale.
LA RETAPE / cie du berger / création 2002
texte & mise en scène : Olivier Mellor
avec Marie-Béatrice Dardenne, Jean-Jacques Rouvière, Denis Verbecelte
décor & costumes : Axel Benoit
son & lumière: Benoît André
Aktéon-Théâtre / 11, rue du général Blaise / 11ème / M° St-Ambroise
du 17 au 29 juin 2002 à 21h30 (relâches les 23 & 24 juin)
réservation : 01 43 38 74 62
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Hop là boum, M. Chevalier !
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> Théâtre > Music-hall
Ecrit par SebK, le Jeudi 23 Mai 2002, 14:46.
Maurice Chevalier : il y a 100 ans au Tambour Royal
Il y a tout juste cent ans, le jeune Maurice Chevalier, coiffé d’un chapeau melon, chantait ses premières chansons sur la scène du Concert du Commerce, ce café-concert du faubourg du Temple qui a repris entre-temps son ancien nom de Tambour Royal. Ce sympathique gamin avait alors treize ans, et une grande carrière de music-hall devant lui.
Pour fêter cet anniversaire, Philippe Ermelier rend hommage à Maurice Chevalier (1888-1972) dans un joyeux spectacle qui retrace en musique la vie de la star sur le lieu même de ses premiers numéros. On y voit Maurice Chevalier adolescent faire ses débuts timides sur les planches parisiennes et entrer dans le monde parfois cruel du show-business, ses rencontres avec les artistes de son temps et ses liaisons difficiles avec Fréhel et Mistinguett, l’évocation de sa carrière hollywoodienne et de la gloire qu’on lui connaît, sous son incontournable canotier.
À la structure linéaire des Saltimbanques (toujours à l’affiche dans le même théâtre et par la même troupe) s’oppose ici l’éclatement narratif propre à la revue de music-hall : c’est une succession de petits tableaux qui racontent, évoquent, imitent, parodient, un montage de scènes grandioses ou intimistes, mélancoliques ou exotiques, sur des chansons qui ont fait la gloire de Maurice Chevalier, parfois adaptées ou détournées pour mieux coller au propos : Valentine, Prosper, Ma pomme...
Encore une fois la troupe fait éclater la magie du théâtre du Tambour Royal, depuis le rouge éblouissant du rideau bordé d’or, jusqu’au bleu des décors étincelants de paillettes. Les comédiens sont à l’aise dans les trois registres du chant, de la danse et des dialogues. Sophie Destaing et Mimi Roussin se fondent à merveille dans leurs rôles de Fréhel et Mistinguett, avec dérision et émotion, et toujours beaucoup d’enthousiasme. David Gurwicz incarne le jeune Maurice Chevalier, avant de passer le canotier à Philippe Ermelier pour illustrer le temps qui passe par un changement de physionomie.
Comme toujours, la troupe fait preuve d’une invention inépuisable dans la mise en scène et les chorégraphies, et le sujet donne à David Gurwicz l’occasion de nous offrir quelques numéros de claquettes, et de révéler ainsi encore un de ses multiples talents.
En somme, je ne peux que recommander d’aller voir à la fois Les saltimbanques et Hop là, boum ! M. Chevalier, tous deux à l’affiche du Tambour Royal, pour apprécier deux aspects complémentaires des nombreux talents de la Compagnie Philippe Ermelier.
Hop là boum, M. Chevalier
mise en scène et adaptation : Philippe Ermelier
assistant et chorégraphe : David Gurwicz
direction musicale et piano : Patrick Laviosa
avec Sophie Destaing, Philippe Ermelier, David Gurwicz, Mimi Roussin
depuis le 10 mai 2002
jeudi et vendredi à 19h30 / samedi à 16h (relâche les 30 et 31 mai et 1er juin)
Tambour Royal - 94 rue du Faubourg du Temple - 75011 Paris
Réservation : Tambour Royal (01 48 06 72 34), Virgin, FNAC, Kiosque.
Plein tarif : 16 EUR - Tarif réduit : 12 EUR
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> Théâtre > Musical
Ecrit par CHAM, le Vendredi 3 Mai 2002, 19:40.
de Bertolt Brecht et Kurt Weill
Après La Nuit des Rois de Shakespeare, la Compagnie du Chameau réinvestit le Théâtre du Tambour Royal pour y présenter son dernier spectacle jusqu'en juin, avant de partir en Avignon dans le cadre du OFF.
Pour Brecht, le théâtre était avant tout un divertissement, et c'est précisément et avant tout pour divertir que la Compagnie du Chameau monte sur scène. L'Opéra de quat'sous est une fête : le mariage de Polly, la fête du couronnement, et ici, tout est déguisement, les pauvres se déguisent pour mendier, les bandits revêtent leurs habits les plus "chic" pour assister au mariage de Mackie et Polly. Brecht nous donne à réfléchir sur la vraie misère derrière la misère "artistique" inventée par Peachum pour faire cracher le bourgeois.
Tous les personnages ont une façon bien particulière de jouir de la vie, faisant fi de toutes les règles, de toutes les lois de la société.
La Compagnie du Chameau nous convie donc avec L'Opéra de quat'sous à une grande fête paillarde, sensible et crue, où au final, règne l'humanité… bien salutaire en cette trouble période.
L'Opéra de quat'sous
de Bertolt Brecht et Kurt Weill
par la Compagnie du Chameau
Mise en scène : Jacques Dupont
Direction musicale : Stephano Cavazzini
Théâtre du Tambour Royal
94 rue du Faubourg du Temple 75011 Paris
Metro : Belleville
Plein tarif : 16 euros - Tarif réduit : 12 euros
Réservations : 01 48 06 72 34
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> Théâtre > Musical
Ecrit par SebK, le Samedi 13 Avril 2002, 23:14.
opérette de Louis Ganne
Philippe Ermelier et sa joyeuse compagnie continuent d’explorer le théâtre musical dans la bonne humeur sur la scène du Tambour Royal, îlot de couleurs et d’imaginaire au milieu du faubourg du Temple, cadre idéal pour mettre en valeur la magie du spectacle et le talent créatif de la troupe, avec sa déco envoûtante qui nous plonge dans un monde de théâtre avant même le lever du rideau.
Ils rajeunissent cette fois une opérette de Louis Ganne (1862-1923), Les saltimbanques, qui a connu un grand succès à la Gaîté en 1899.
L’histoire commence à Versailles, où une troupe de saltimbanques a monté son chapiteau et prépare son nouveau spectacle. Mais la vie de bohème n’est pas toujours facile pour les quatre protagonistes, dirigés par la cruelle madame Malicorne. Alors ils décident de s’enfuir et de partir tenter leur chance de leur côté... Mais bien sûr le plus grand des hasards va conduire les fuyards et madame Malicorne à se retrouver dans une auberge en Normandie... Tout est illusion et dérision, on savoure à chaque instant cet univers de représentation, de caricature, de déguisements, de confusion, de révélations... Tout cela nous donne l’occasion d’assister à des évocations de spectacles de cirque, à des scènes d’amour, de séparations, de retrouvailles, dans un délicieux mélange de merveilleux et de kitsch, rafraîchissant et irrésistible. Les costumes et les chorégraphies, à mourir de rire, y sont encore une fois pour quelque chose, de même que la grande surprise que nous réserve David Gurwicz dans le rôle de l’aubergiste – mais je n’en dirai pas plus ! En tout cas tout a l’air naturel, les acteurs n’ont jamais l’air d’hésiter ou de se forcer. Quelle spontanéité ! Ils jouent et chantent avec un enthousiasme et une bonne humeur qu’on ne peut que partager. L’humour et la fête jaillissent en permanence comme d’une source de jouvence et coulent à flot sur un théâtre à l’échelle de la vie, dans lequel on se sent immédiatement aspiré, et qui procure un plaisir immédiat. C’est comique, c’est émouvant, et c’est beau !
Les saltimbanques, opéra-comique de Louis Ganne
par la Compagnie Philippe Ermelier
adaptation et mise en scène : Philippe Ermelier
assistant et chorégraphe : David Gurwicz
avec piano
du 3 avril au 30 juin 2002
mercredi et samedi à 21h / dimanche à 15h
Tambour Royal - 94 rue du Faubourg du Temple - 75011 Paris
Réservation : Tambour Royal (01 48 06 72 34), Virgin, FNAC, Kiosque.
Plein tarif : 20 EUR - Tarif réduit : 16 EUR
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Je crois ? au Théâtre de la Bastille
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> Théâtre >
Ecrit par stylobique, le Dimanche 7 Avril 2002, 22:10.
D'Emmanuel Bourdieu. Mise en scène de Denis Podalydes.
Pauline et Jean sont frère et soeur. Un jour Pauline invente un jeu et oblige son frère à y jouer. La règle de ce jeu est de dire JE là où normalement il faudrait dire TU, et inversement TU là où il faudrait dire JE. Jean se met à pratiquer avec une étrange facilité le language qui résulte de cette inversion. Cinq ans plus tard, Jean ne sait plus parler autrement, et Pauline essaie en vain de le ramener à l'usage des pronoms personnels...
... et surtout à retrouver sa propre identité. L'intrigue s'étend sur une vingtaine d'années (chapeau aux comédiens, extradordinaires !). Le JE est utilisé comme symbole : sans trop dévoiler l'intrigue, Jean n'a pas fait qu'adopter un nouveau langage, il a en même temps perdu sa vie intérieure. Il ne sait plus ce qu'il pense - ou alors ne pense-t-il rien ? Même s'il pense, et qu'il n'a pas accès à ses pensées, est-ce que ça ne revient pas au même ? Mais faut-il penser pour exister ? Jean, lui, se nourrit des pensées des autres, les seules auxquelles il a accès.
La pièce est magnifiquement écrite et déborde d'inventions visuelles, avec par exemple l'utilisation de projections vidéos en guise d'intertitres et surtout ces deux passages où les personnages s'emparent d'une caméra posée dans un coin de la scène pour se filmer eux-mêmes et se confronter à leur propre image.
C'est à la fois drôle et névrosé. J'y suis allé avec une amie qui en est ressortie toute chamboulée - elle s'est tellement reconnue dans les deux frère et soeur qu'elle s'est (bizarrement) mise à s'interroger sur elle-même, à distance. Sans compter que, toute la soirée durant, on a essayé d'adopter ce langage inversé - avec une étonnante facilité ! Le jeu peut devenir énervant mais produit un certain effet sur nos pensées, c'est indéniable (ce que dit l'un et l'autre finit par se confondre, voire s'inverser).
La pièce, au final, est assez jouissive.
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> Théâtre >
Ecrit par Romain, le Vendredi 5 Avril 2002, 11:41.
Comédie caustique et terrible - du 13 mars au 14 avril
« Les héros de cette pièce ne sont pas des pauvres, ni par leur caractère ni par leur vie quotidienne. Ce sont les citoyens d’un pays ruiné. »
Le théatre de la Colline m'a de nouveau séduit par une programmation originale et musclée. Humour noir, désespoir coloré, gaieté alarmante. La qualité des répliques de cette piève vaut vraiment le détour. Mon manque d'aisance avec notre belle langue m'encourage à ne pas en dire plus, mais à laisser la parole à la voix officielle (dixit : le site du théâtre).
Comment parler d’une société où la violence et la perversité sont devenues les réflexes de survie ? Biljana Srbljanovic, jeune auteur yougoslave, part de l’idée que les enfants disent ce que les adultes pensent. Elle met en scène quatre enfants qui jouent aux adultes. Malheureusement, leur jeu est profondément marqué par la réalité.
La vie devenue survie engendre la violence inexplicable et gratuite. À travers onze tableaux, qui rythment la pièce, l’agressivité des personnages dévoile l’extrême impuissance de l’être humain face aux bouleversements politiques, qui, un jour, peut-être, seront qualifiés d’historiques. La fiction et « le jeu d’enfants » s’inscrivent ainsi dans une dimension documentaire. L’absurdité du réel dépasse l’imaginaire le plus pervers.
Avec un humour noir et grinçant, mais aussi avec beaucoup de sympathie pour ses personnages, Biljana Srbljanovic témoigne de son temps et de sa génération dont le seul choix est partir ou « lâcher ».
Histoires de famille - Texte Biljana Srbljanovic - Texte français Ubavka Zaric en collaboration avec Michel Bataillon - Mise en scène André Wilms
THEATRE NATIONAL DE LA COLLINE - 15, rue Malte-Brun - 75020 Paris (Métro Gambetta / Bus 26, 60, 61, 69, 102)
Petit Théâtre
Jusqu'au 14 avril (du mercredi au samedi à 21h00, mardi 19h00, dimanche 16h00).
Plein tarif 24,5€ (160,71F), le mardi 17€ (111,51F), moins de trente ans 12€ (78,71F).
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> Théâtre > Monologue ringard
Ecrit par SebK, le Mercredi 27 Mars 2002, 23:54.
Marie-Pierre Casey astique les planches du Théâtre d’Edgar
La pauvre madame Lycopus a été enfermée à double tour dans l’église par la méchante mademoiselle Georgette... La voilà donc qui râle, qui s’ennuie, qui n’a personne à qui se confier... Alors elle parle à Dieu, comme on parle au premier venu quand on est enfermé dans un espace étroit et qu’on veut parler coûte que coûte pour remplir le vide : c’est le modèle bien connu de la conversation d’ascenseur. On commence par parler du temps qu’il fait, puis du temps de la semaine passée et du temps prévu pour le week-end à venir, mais si le trajet dure un peu plus longtemps voilà qu’on se met à parler de l’actualité et de la société... et on finit par soupirer, « Ah là là, de mon temps... »
Eh oui, c’était le bon temps, le temps où l’on se jetait sur les tables à plat ventre pour les faire briller et pour faire rire grassement les téléspectateurs français. Quelle gloire ! Que peut-on encore attendre de la vie quand on a déjà atteint dans sa carrière les sommets imbattables de la publicité pour Pliz et l’éternelle notoriété nationale qui s’ensuit, avec la certitude de laisser une trace indélébile dans la culture populaire ? Les années ont passé, mais Marie-Pierre Casey, « cette merveille de la nature » (dixit Michel Galabru), n’a pas perdu la forme. Sans se démonter, elle continue son petit bonhomme de chemin sur les planches. Toujours aussi sportive, elle se livre ici à une démonstration de tai chi chuan, avec toute la grâce qu’on lui connaît, entre deux jérémiades sur la société qui n’est plus ce qu’elle était, sur le monde de la technologie, le monde des fax et d’Internet et des téléphones cellulaires – ce qui a l’air de faire rire quelques spectateurs motivés, que je ne peux m’empêcher d’envier.
C’est ainsi que Marie-Pierre tient la scène pendant une petite heure en ponctuant son propos de récits burlesques foisonnants dont on peut savourer la joyeuse imagination (au demeurant très terre-à-terre), jouant parfois sur une grande richesse de vocabulaire dans des énumérations de mots rares dont l’humour repose sur le décalage entre leur rareté et la banalité de l’ensemble. Dommage que les vrais jeux de mots passent inaperçus au milieu du flot de platitudes, il y en a pourtant qui valent le détour (des jeux de mots, pas des platitudes), mais le public s’y avère peu réceptif.
La trame de la pièce n’est qu’un prétexte aux élucubrations séniles de cette brave mémé, généreusement illustrées par ses deux mimiques (la mémé gentille et la mémé renfrognée). En somme, Marie-Pierre Casey, grande habituée des rôles de concierges au cinéma et à la télévision, incarne dans Décalogue de sourd une personne très ordinaire qui tient des propos très ordinaires. Pas besoin d’aller au théâtre, quoi : il suffit d’écouter les conversations ordinaires de l’arrêt de bus, ou de la boucherie d’en face, ou du restau du coin, au comptoir ou à la table de derrière... On sort du Théâtre d’Edgar avec l’impression d’avoir passé une heure coincé dans l’ascenseur en compagnie d’une vieille voisine gentille mais collante sans avoir pu placer un mot. Moi non plus, « je f’rais pas ça tous les jours... »
Décalogue de sourd, de et avec Marie-Pierre Casey
mise en scène de Philippe Rondest
avec aussi Pierre Allogia
Théâtre d’Edgar
58, bd Edgar Quinet (XIVème) / M° Edgar Quinet, Montparnasse Bienvenüe
du 27 mars au 9 avril à 20h00 (sauf le lundi 1er avril et le dimanche 7)
Plein tarif 17 EUR - Tarif réduit 11 EUR
Réservations : 01.42.79.97.97
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